Le Baudet du Poitou
Son pelage hirsute dont les franges tombent parfois jusqu’à terre (il est dit dans ce cas bourailloux ou guenilloux) lui attire partout un succès de curiosité, mais cette particularité à laquelle tiennent tant les éleveurs poitevins ne vaut que comme un caractère extérieur de la race, comme un certificat d’origine des sujets qui en sont porteurs…
Histoire
Hier …
La plus ancienne description de l’âne du Poitou provient d’un mémoire publié par le Conseil du Roi en 1717, à une époque où l’industrie mulassière est déjà bien établie dans la région. Elle atteste de l’ancienneté de la race, de son type morphologique et de son utilisation (la production de mules* obtenue par croisement avec la jument mulassière du Poitou).
En 1977, on ne recense plus que 44 baudets et ânesses du Poitou, 20 mâles et 24 femelles, répartis chez 14 propriétaires… Dans une indifférence quasi générale, menacé par le vieillissement et la chute des effectifs, la dispersion des animaux et leur faible productivité, le baudet du Poitou semble bel et bien voué à la disparition.
C’était sans compter sur la détermination des acteurs locaux : Parc naturel régional du Marais Poitevin, Haras nationaux et Syndicats d’élevage mulassier. Réunis à Paris, en novembre 1979, ils décident le lancement d’une opération de sauvegarde, consolidée notamment par la création d’une Asinerie expérimentale chargée de l’amélioration génétique, du perfectionnement des techniques d’élevage, du recueil des traditions et de l’information du public. Propriété du département, elle sera installée en Charente-Maritime à Dampierre-sur-Boutonne, dans la ferme de la Tillauderie (ancien atelier d’étalonnier).
Créée en 1988, la SABAUD entreprend bientôt différents travaux de recherches scientifiques plus particulièrement destinés à caractériser la race du point de vue génétique et à établir un plan d’accouplement. Elle est en outre chargée d’un inventaire européen des animaux accompagné d’une identification permanente (pose d’une puce électronique) des individus recensés.
Des 44 individus de départ, le nombre est passé à 350 animaux de race pure. C’est un véritable encouragement, mais la dispersion géographique des baudets complique l’opération de sauvegarde.
Aussi, pour accompagner et encourager les éleveurs, un programme baptisé « gène avenir » a-t-il été mis en place au printemps 2007 par l’Association nationale des races mulassières du Poitou. Il vise à augmenter le nombre de naissances en race pure en assurant un suivi plus rigoureux de la phase de reproduction, de la saillie au poulinage, assorti de la surveillance et du contrôle des facultés reproductrices des individus concernés (suivi gynécologique pour les ânesses à problèmes). En contrepartie de la présentation des justificatifs correspondants, il permet aux éleveurs dont les animaux sont inscrits au programme d’élevage (financé par les collectivités territoriales) d’obtenir une aide spécifique (prise en charge des frais vétérinaire et indemnité à l’ânon vivant à 48 heures).*
* Le même type d’aide existe pour le trait poitevin.
Élevage et utilisation
Géniteur réputé, le baudet du Poitou est toujours utilisé pour une production mulassière mise à mal par l’industrialisation de l’agriculture. Sa robustesse et sa rusticité lui permettent cependant d’être utilisé pour du travail agricole (maraîchage notamment), de l’attelage de loisir ou pour la selle et le bât.
Les actions du CREGENE
Le cheptel du Parc Naturel du Marais Poitevin installé à l’asinerie du Baudet du Poitou est suivi par le CREGENE : reproduction des individus, généalogie, accompagnement administratif.
